sound

Installation sonore interactive.

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L'installation se présente sous la forme d'une pièce carrée de taille libre (10m², 20m², 37m², …) entièrement blanche, parfaitement silencieuse et dénuée de tout repère visuel ou didactique. A chaque spectateur est attribué un casque audio sans fil transmettant un environnement sonore propre lié à l'organisation des individus dans l'espace.

Les spectateurs sont livrés à l'installation sans aucune indication quand à son fonctionnement, et sont amenés pour en découvrir les principes à écouter attentivement les effets de leur déplacement dans l'espace et de leur position vis à vis des autres.

La pièce est virtuellement quadrillée en 100 zones auxquelles ont été attribués 100 samples de durée et d'intensité extrêmement variable. Une caméra filme la pièce en permanence et permet de connaitre à tout moment la position de chaque spectateur.

Du traitement de ces coordonnées sera tiré un indice de tension propre a chaque individu qui reflète sa position dans l'organisation spatiale générale: s'il se trouve au cœur d'un groupe important, au bord d'un petit groupe, éloigné de tout individu, etc…

Ces informations définissent les paramètres du son généré par chaque individu (choix pseudo aléatoire et intensité) puis le résultat reçu par un individu référent. La perception par un individu référent des samples déclenchés par les autres spectateur ne dépend aucunement de lois physiques mais uniquement d'une interprétation algorithmique.

Les résultats sont finalement transmis en temps réel aux différents spectateurs au moyen des casques audio.

L'espace blanc représente la pièce vue du dessus. Chaque clic de souris sur cette zone permet d'ajouter un spectateur virtuel, représenté par un carré gris. Dès ce moment les mécanismes sonores se mettent en marche. Chaque spectateur peut à tout moment être repositionné à l'aide de la souris. Le premier individu créé est l'individu référent (c'est à dire que ce que l'on entend est ce qu'il entend), indiqué par un petit carré vert.

Passer la souris au dessous du schéma dévoile six boutons pouvant être manipulés à tout moment:

  • Le premier active ou désactive l'affichage des détails graphiques. Le quadrillage gris indique les 100 zones correspondant aux 100 samples. Le polygone formé par les positions des spectateurs s'affiche en gris ainsi que son barycentre, représenté par une croix. Les cercles verts indiquent l'intensité et la portée de chaque sample (au centre l'intensité est maximale, au bord elle est minimale) et les cercles gris indiquent les samples pouvant être joués par un individu.
  • Le deuxième active ou désactive le déplacement automatique des spectateurs virtuels, permettant d'écouter et observer le résultat dans la durée.
  • Le troisième permet de régler le volume sonore général.
  • Le quatrième permet de régler la vitesse de déplacement des spectateurs en déplacement automatique.
  • Le cinquième active ou désactive le changement de spectateur référent. La sélection d'un individu en fera ainsi le référent.
  • Le sixième remet à zéro la simulation.

Le schéma est - en dehors de ce texte - volontairement laissé vide de tout repère afin d'être au plus près possible de l'expérience recherchée.

  1. Chaque individu est défini dans l'espace par un point p(x,y).
  2. Soit le polygone P(p1,p2,…,pn) ayant pour barycentre B(xB,yB).
  3. L'indice de tension T d'un point p(x,y) est la moitié de la distance séparant ce point du barycentre B, soit :
    T = sqrt ( ( xB - x )² + ( yB - y )² ) / 2
  4. L'indice sonore V d'un point p1(x1,y1) de tension T arrivant en un point p2(x2,y2) est défini par:
    V ( p1 -> p2 ) = 3 * T - ( sqrt ( ( x1 - x2 )² + ( y1 - y2 )² ) )
  5. La part de l'indice sonore V d'un point p1 dans l'environnement sonore d'un point p2 est défini par :
    Vol ( p1 -> p2 ) = V ( p1 -> p2 )  * ( gVol / sV )

    avec sV la somme des indices sonores et gVol le volume general.

  6. Le sample S joué par un point est choisi aléatoirement a l'intérieur du cercle ayant pour centre ce point et comme rayon T.

Spatialisation adaptative, réactive:

L'angle de vue sur la spatialisation est différent des travaux de Karleinz Stockhausen par exemple : spatialisation individuelle par création sonore liée a la position libre du sujet écoutant et/ou a l'organisation du groupe de sujets écoutants; et non spatialisation unique par position du ou des sujets écoutants par rapport a la position fixe de la source ou de multiples sources sonores, hors création elle-même. La spatialisation se fait au moyen de l'écoutant.

L'écoutant est le moteur de la spatialisation, en plus de la création. S'ajoute le fait que la création sonore est générée par “l'ensemble de chaque sujet écoutant” et donc que la spatialisation générale (théorique) est liée a la création sonore elle-même.

Spatialisation interprétative:

Construction d'un environnement sonore interprétant algorithmiquement un espace et des interactions et non reconstruction physique au moyen de données spatiales. Les lois physiques sont remplacées par des lois algorithmiques arbitraires ne se basant pas sur l'espace mais sur les individus dans l'espace.